The Prague Post - France bloquée: qui gouverne?

EUR -
AED 4.305887
AFN 77.709185
ALL 96.478576
AMD 447.185772
ANG 2.09919
AOA 1075.152793
ARS 1700.369985
AUD 1.773631
AWG 2.110442
AZN 1.988832
BAM 1.955738
BBD 2.360665
BDT 143.336662
BGN 1.956978
BHD 0.441893
BIF 3465.248858
BMD 1.172468
BND 1.513271
BOB 8.098811
BRL 6.475887
BSD 1.172083
BTN 105.746636
BWP 15.488771
BYN 3.438849
BYR 22980.366846
BZD 2.357265
CAD 1.61593
CDF 2654.466702
CHF 0.931925
CLF 0.027231
CLP 1068.28207
CNY 8.255638
CNH 8.249606
COP 4530.075163
CRC 583.993872
CUC 1.172468
CUP 31.070394
CVE 110.262432
CZK 24.345146
DJF 208.71692
DKK 7.471023
DOP 73.649227
DZD 152.057404
EGP 55.710151
ERN 17.587015
ETB 182.28121
FJD 2.678209
FKP 0.875683
GBP 0.876291
GEL 3.15366
GGP 0.875683
GHS 13.478686
GIP 0.875683
GMD 86.177995
GNF 10246.89247
GTQ 8.976714
GYD 245.21429
HKD 9.122801
HNL 30.871544
HRK 7.535801
HTG 153.50708
HUF 387.461295
IDR 19612.805129
ILS 3.76222
IMP 0.875683
INR 105.755121
IQD 1535.364245
IRR 49390.201541
ISK 147.598809
JEP 0.875683
JMD 187.538032
JOD 0.831246
JPY 182.693329
KES 151.201549
KGS 102.532078
KHR 4693.910708
KMF 493.608762
KPW 1055.213891
KRW 1733.622576
KWD 0.35983
KYD 0.976677
KZT 604.728496
LAK 25381.625407
LBP 104957.75099
LKR 362.644648
LRD 207.4534
LSL 19.65201
LTL 3.461992
LVL 0.709214
LYD 6.352906
MAD 10.74255
MDL 19.766708
MGA 5270.944687
MKD 61.553567
MMK 2462.249047
MNT 4159.449731
MOP 9.393981
MRU 46.788509
MUR 53.980917
MVR 18.125748
MWK 2032.378672
MXN 21.1111
MYR 4.787769
MZN 74.932205
NAD 19.651926
NGN 1707.089825
NIO 43.129363
NOK 11.911598
NPR 169.197503
NZD 2.033112
OMR 0.450663
PAB 1.172073
PEN 3.946308
PGK 5.051947
PHP 68.771097
PKR 328.410553
PLN 4.202183
PYG 7824.884517
QAR 4.2742
RON 5.090889
RSD 117.377767
RUB 93.706815
RWF 1706.482092
SAR 4.397754
SBD 9.544025
SCR 15.937333
SDG 705.242561
SEK 10.884521
SGD 1.513562
SHP 0.879654
SLE 28.257353
SLL 24586.065653
SOS 668.692983
SRD 45.348695
STD 24267.714109
STN 24.499743
SVC 10.255761
SYP 12965.576153
SZL 19.65771
THB 36.827279
TJS 10.823756
TMT 4.115362
TND 3.42592
TOP 2.823021
TRY 50.188185
TTD 7.952849
TWD 36.940356
TZS 2919.444848
UAH 49.50498
UGX 4186.902498
USD 1.172468
UYU 45.928539
UZS 14134.67084
VES 327.368692
VND 30855.246128
VUV 142.305809
WST 3.264988
XAF 655.950117
XAG 0.018097
XAU 0.000272
XCD 3.168653
XCG 2.11236
XDR 0.815788
XOF 655.947319
XPF 119.331742
YER 279.574562
ZAR 19.637368
ZMK 10553.623208
ZMW 26.664606
ZWL 377.53412
  • AEX

    10.5000

    940.05

    +1.13%

  • BEL20

    9.0800

    5054.96

    +0.18%

  • PX1

    64.6900

    8150.64

    +0.8%

  • ISEQ

    87.0300

    13076.59

    +0.67%

  • OSEBX

    0.1600

    1649.68

    +0.01%

  • PSI20

    57.3000

    8128

    +0.71%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -55.0900

    4118.34

    -1.32%

  • N150

    35.4200

    3724.73

    +0.96%


France bloquée: qui gouverne?




La France s’est réveillée le 10 septembre 2025 avec des opérations escargot, des barrages filtrants et des voies ferrées ralenties. Sous la bannière « Bloquons tout », la colère sociale a convergé avec la crise institutionnelle : deux jours plus tôt, le gouvernement avait été renversé à l’Assemblée nationale. Dès le lendemain, un nouveau chef du gouvernement était nommé, missionné pour arracher un budget et une majorité introuvables. Blocage social, blocage parlementaire, blocage budgétaire : le pays avance au pas de charge sur une ligne de crête.

D’où vient l’impasse ?
La séquence s’est ouverte lorsque l’exécutif a provoqué des législatives anticipées à l’été 2024. Le scrutin des 30 juin et 7 juillet a débouché sur une Assemblée sans majorité, structurée en trois blocs antagonistes. Après une phase de tractations avortées, un chef du gouvernement a été nommé à la rentrée 2024. Quelques mois plus tard, un nouveau cabinet a tenté d’imposer une trajectoire de redressement des comptes publics ; il a fini renversé par un vote de défiance le 8 septembre 2025. Le 9 septembre, un autre Premier ministre a pris la tête de l’exécutif : cinquième à occuper Matignon en moins de deux ans, il assume un double mandat – trouver des compromis parlementaires et ramener de la lisibilité économique avant la fin de l’année.

La stratégie Macron : tenir le centre, passer le budget, contenir la rue
Le cap présidentiel repose sur trois leviers. D’abord, tenir le cœur de l’échiquier en privilégiant un profil loyal et « transversal » à Matignon, supposé parler à droite modérée tout en négociant au cas par cas avec des sociaux‑démocrates. Ensuite, sécuriser les comptes publics : l’exécutif veut ramener le déficit sur une trajectoire compatible avec les engagements européens, alors que le service de la dette pèse lourdement et que la croissance ralentit. Enfin, désamorcer la conflictualité sociale : certaines mesures les plus clivantes annoncées au cœur de l’été – comme la suppression de jours fériés – sont déjà réévaluées, signe que la majorité cherche une voie praticable sans rallumer l’incendie.

Une rue mobilisée mais hétérogène
Le 10 septembre 2025, l’Intérieur a recensé environ 175 000 participants dans plus de 500 rassemblements et plus de 250 blocages, avec des centaines d’interpellations sur l’ensemble du territoire. Les chiffres revendiqués par les syndicats sont plus élevés. La sociologie du mouvement est composite : jeunesse précarisée, salariés du public et du privé, militants syndicaux et collectifs locaux. Son mot d’ordre – « bloquer » – agrège des colères multiples : pouvoir d’achat, réforme des retraites non digérée, crainte d’un « tour de vis » budgétaire, et rejet d’un système politique perçu comme sourd.

Ce que propose Matignon
Le nouveau Premier ministre promet un « changement de méthode » : audit des marges de manœuvre, consultations tous azimuts (groupes parlementaires, partenaires sociaux, collectivités) et priorité absolue au budget. Dans les faits, il doit bâtir une majorité de circonstance texte par texte, se reposer sur les outils constitutionnels à disposition pour les lois financières, et n’exclut pas d’amender fortement l’architecture des économies afin de rallier des voix hors de la coalition présidentielle. Reste une équation périlleuse : préserver la crédibilité financière du pays sans casser la demande, ni braquer des partenaires dont il a besoin.

La riposte des oppositions
La gauche réunie au sein d’une alliance réaffirme sa légitimité parlementaire et rappelle qu’elle avait proposé une personnalité « neutre » de la société civile pour Matignon après les législatives de 2024. Les socialistes, charnière potentielle, exigent des inflexions nettes : pouvoir d’achat, fiscalité plus progressive, services publics. La France insoumise annonce la menace de motions de censure si la « nouvelle méthode » ne s’incarne pas sur le fond. À l’autre pôle, le Rassemblement national réclame une dissolution et juge que tout « maquillage » de la ligne précédente sera voué à l’échec, tout en laissant planer l’idée d’un soutien conditionnel à des mesures de rigueur ciblées si elles croisent ses priorités. Les Républicains, enfin, sont partagés entre coopération pragmatique et opposition dure.

Les chiffres qui pèsent
La dette publique flirte avec environ 114 % du PIB et le déficit reste nettement au‑dessus du seuil de 3 % ; la charge d’intérêts pèse une part croissante du budget. Les agences de notation maintiennent une pression explicite : à défaut d’une trajectoire crédible et votée, le risque de dégradation plane, avec des conséquences sur le coût de financement et l’investissement. C’est dans ce contexte que l’exécutif entend recaler le budget 2026 – en le rendant votable – d’ici au 31 décembre.