The Prague Post - Marine Le Pen ou les ambitions contrariées d'une héritière

EUR -
AED 4.174916
AFN 81.278795
ALL 98.830998
AMD 443.224874
ANG 2.048569
AOA 1041.169419
ARS 1329.269015
AUD 1.777268
AWG 2.045966
AZN 1.93044
BAM 1.956029
BBD 2.294409
BDT 138.066161
BGN 1.958333
BHD 0.428417
BIF 3336.062028
BMD 1.136648
BND 1.4847
BOB 7.852057
BRL 6.43741
BSD 1.136353
BTN 96.034776
BWP 15.556095
BYN 3.718801
BYR 22278.301786
BZD 2.282607
CAD 1.569421
CDF 3271.273071
CHF 0.934556
CLF 0.028183
CLP 1081.497554
CNY 8.262861
CNH 8.266392
COP 4787.788918
CRC 573.977286
CUC 1.136648
CUP 30.121173
CVE 110.425569
CZK 24.946014
DJF 202.357248
DKK 7.464754
DOP 66.891227
DZD 150.714948
EGP 57.77798
ERN 17.049721
ETB 149.866892
FJD 2.569337
FKP 0.848395
GBP 0.851491
GEL 3.120139
GGP 0.848395
GHS 17.393391
GIP 0.848395
GMD 81.27495
GNF 9838.82572
GTQ 8.751178
GYD 238.462109
HKD 8.814905
HNL 29.353939
HRK 7.537573
HTG 148.45999
HUF 404.388116
IDR 18865.743345
ILS 4.137307
IMP 0.848395
INR 96.151616
IQD 1489.008946
IRR 47852.883193
ISK 145.695838
JEP 0.848395
JMD 179.891057
JOD 0.806115
JPY 162.147958
KES 147.195428
KGS 99.400074
KHR 4550.001935
KMF 491.315916
KPW 1022.940378
KRW 1619.493432
KWD 0.348303
KYD 0.947028
KZT 583.153652
LAK 24574.331033
LBP 101786.833176
LKR 340.165804
LRD 226.789729
LSL 21.096026
LTL 3.356226
LVL 0.687547
LYD 6.200381
MAD 10.527918
MDL 19.505626
MGA 5126.282341
MKD 61.572814
MMK 2386.269555
MNT 4061.560871
MOP 9.079323
MRU 45.153288
MUR 51.331087
MVR 17.507456
MWK 1973.220887
MXN 22.244236
MYR 4.90459
MZN 72.757081
NAD 21.096091
NGN 1822.490209
NIO 41.716522
NOK 11.785051
NPR 153.660774
NZD 1.916116
OMR 0.437595
PAB 1.136353
PEN 4.167521
PGK 4.581262
PHP 63.466992
PKR 319.454785
PLN 4.27923
PYG 9101.305568
QAR 4.139104
RON 4.978295
RSD 117.341855
RUB 93.21009
RWF 1610.630287
SAR 4.263518
SBD 9.503853
SCR 16.170332
SDG 682.551386
SEK 10.964914
SGD 1.484411
SHP 0.893227
SLE 25.858601
SLL 23834.922834
SOS 649.585132
SRD 41.88517
STD 23526.319758
SVC 9.942814
SYP 14778.026987
SZL 21.096048
THB 37.906642
TJS 11.977113
TMT 3.989635
TND 3.380402
TOP 2.66214
TRY 43.725598
TTD 7.697036
TWD 36.417637
TZS 3057.583081
UAH 47.139777
UGX 4162.633745
USD 1.136648
UYU 47.813914
UZS 14713.90883
VES 98.37474
VND 29558.532549
VUV 136.86312
WST 3.146696
XAF 656.045337
XAG 0.034822
XAU 0.000344
XCD 3.071848
XDR 0.81467
XOF 653.572477
XPF 119.331742
YER 278.535819
ZAR 21.145007
ZMK 10231.204121
ZMW 31.619258
ZWL 366.000208
  • AEX

    3.1500

    877.89

    +0.36%

  • BEL20

    52.9600

    4429.51

    +1.21%

  • PX1

    37.7800

    7593.87

    +0.5%

  • ISEQ

    -4.1500

    10373.46

    -0.04%

  • OSEBX

    14.7200

    1487.07

    +1%

  • PSI20

    25.0800

    6992.34

    +0.36%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    70.1300

    2875.5

    +2.5%

  • N150

    13.2400

    3407

    +0.39%

Marine Le Pen ou les ambitions contrariées d'une héritière
Marine Le Pen ou les ambitions contrariées d'une héritière / Photo: Alain JOCARD - AFP

Marine Le Pen ou les ambitions contrariées d'une héritière

Marine Le Pen, entravée par la justice dans sa course à l'Elysée, peut à nouveau se poser comme la victime d'un "système" dont elle se dit persécutée, leitmotiv d'une carrière politique de près de trente ans lors de laquelle elle a autant mis en scène ses déboires que sa capacité, jusqu'alors, à les surmonter.

Taille du texte:

"Un procès politique"? En aucun cas, avait-elle d'abord juré, disant "faire confiance en la Justice".

Il s'agissait, pour Marine Le Pen, de parachever une entreprise de "normalisation", respectueuse des institutions, deux ans avant une quatrième candidature à l'Elysée que les sondages, pour la première fois, lui promettaient potentiellement victorieuse.

Mais, lorsque son ciel judiciaire s'est assombri, celle qui avait dit, treize ans plus tôt lors de son accession à la tête du Rassemblement national (ex-FN) "prendre l'ensemble de l'histoire de (son) parti" et "assumer tout", en retrouvait soudainement les accents outranciers.

"C'est ma mort politique qu'on réclame", se posait-elle en victime d'un "système", reprenant les antiennes de son père, Jean-Marie Le Pen, qui avaient fait le succès du parti extrémiste dès les années 80.

- Mater dolorosa -

Née en 1968, elle n'avait que quatre ans lorsque ce patriarche co-fonde le Front national, six ans lors de sa première candidature à la présidentielle, et à peine deux de plus lorsque la famille réchappe à un attentat dans leur appartement parisien.

Marine Le Pen, la fille du "diable de la République", raconte alors une construction personnelle indissociable de son père et de ses idées, rappelant les brimades scolaires ou, adolescente, le brutal départ de sa mère du foyer familial abondamment relayé par les médias.

Le piteux score de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002 (17,79%) la convainc néanmoins que la seule rhétorique de la provocation et de la victimisation du FN est une impasse.

D'autant que celle qui a été adoubée par son père pour reprendre le flambeau nourrit une divergence majeure avec lui: Marine Le Pen, elle, veut le pouvoir.

La stratégie nouvelle tient en un mot, "dédiabolisation", qui la conduit notamment à la tête du parti à partir de 2011 à opérer des revirements programmatiques spectaculaires, au risque de l'illisibilité, sur l'Union européenne, l'euro, la peine de mort ou les alliances internationales.

Il n'est plus question non plus de prêter le flanc aux critiques en accointances douteuses ou ambiguïtés sur le racisme et l'antisémitisme.

Marine Le Pen limoge les éléments les plus radicaux jusqu'à son propre père, en 2015, une tragi-comédie politico-familiale, où elle entend occuper le rôle sacrificiel, diffusée en direct sur les chaînes d'information en continu.

Sept ans plus, tard, elle retrouve ces mêmes accents lorsque sa nièce, Marion Maréchal, lui préfère Eric Zemmour pour la présidentielle: "Je l'ai élevée avec ma sœur pendant les premières années de sa vie", sanglote-t-elle sur BFMTV - ladite sœur et mère de Marion, Yann Le Pen, proteste.

La figure de mater dolorosa doit procéder d'une "humanisation" de l'aspirante présidente Le Pen, une "honnête mère de famille" qui a surmonté les épreuves politiques et personnelles, proche du peuple et chantre d'une France "apaisée".

A la tête de 120 députés dans une Assemblée nationale éclatée, elle veille encore à incarner "le calme des vieilles troupes", prérequis de la fonction suprême qu'elle vise.

- Passionaria -

Le personnage a pourtant ses failles: consciemment ou non, il est régulièrement visité par celui de la passionaria, Marine-la-réprouvée, paria, victime, toujours, de l'"Etat profond" - variante de "l'establishment" cher à son père - que ce soit lorsque le parti est au bord de la faillite ou qu'un "front républicain" se met en place.

Jusqu'à ce procès, derrière lequel elle voit la main de l'honnie Union européenne, et qui signe - provisoirement - sa chute politique.

Un mois et demi après les réquisitions, la mort de Jean-Marie Le Pen la faisait d'ailleurs revenir sur sa décision de l'exclure, qu'elle "ne se pardonnera jamais". L'apparente absolution a fait tiquer quelques conseillers.

Les diatribes s'accompagnent également du geste, jusqu'à trébucher. N'est-ce pas sa difficulté à se maîtriser qui lui a fait perdre son débat d'entre-deux-tours de la présidentielle de 2017, lorsqu'elle a singé la série "Les envahisseurs" en ricanant à gorge déployée?

"C'est parfois plus fort qu'elle", admet un proche, qui entend lui faire renoncer en public à l'ironie, le second degré et la violence verbale, réputés contre-productifs.

Marine Le Pen veut au contraire croire que cette singularité participe des promesses de changement qu'elle doit apporter avec son parti.

Mais son mantra, "On a survécu à tout, on survivra encore au reste", a soudainement perdu de sa superbe, lundi: désormais empêchée de concourir à nouveau à l'Elysée, elle ne peut plus compter que sur une hypothétique décision en appel davantage favorable d'ici 2027, pour espérer retourner l'une des situations les plus délicates de sa carrière.

C.Sramek--TPP