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La question sensible de la participation d'Israël au célèbre Concours Eurovision de la Chanson doit être débattue par les membres de l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER) lors d'une réunion de deux jours qui s'ouvre jeudi à Genève.
Plusieurs pays - l'Espagne, l'Irlande, la Slovénie, l'Islande et les Pays-Bas - ont menacé ces derniers mois de ne pas envoyer de représentant au concours à Vienne en mai prochain si Israël était autorisé à participer.
D'autres pays, comme la Belgique, la Suède et la Finlande, ont également indiqué qu'ils songeaient à un boycott.
Les organisateurs du télé-crochet le plus suivi au monde avaient prévu de réunir les diffuseurs début novembre pour voter, lors d'une réunion extraordinaire, sur la participation d'Israël.
Mais quelques jours après l'annonce de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, l'UER avait finalement annoncé, le 13 octobre, qu'elle reportait la discussion à son assemblée générale ordinaire, les 4 et 5 décembre.
Depuis, l'UER a annoncé, le 21 novembre, avoir modifié ses règles de vote pour le concours et vouloir renforcer ses efforts pour "détecter et prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée", alors que le soutien public massif attribué aux candidats israéliens ces dernières années a suscité la controverse.
Les diffuseurs vont donc décider, lors de l'assemblée générale, s'ils jugent ces mesures suffisantes ou s'ils souhaitent malgré tout voter sur la participation d'Israël.
Le groupe audiovisuel public autrichien ORF a dit espérer qu'un compromis serait trouvé, afin que l'Autriche puisse accueillir le "plus de participants possibles" autour de "règles communes nouvelles" répondant aux inquiétudes.
- Appels au boycott -
Mais plusieurs diffuseurs ont récemment indiqué que les mesures prises par l'UER n'étaient pas suffisantes.
Ainsi, la chaine de télévision islandaise RUV a décidé la semaine dernière qu'elle allait demander l'exclusion d'Israël, avant de se prononcer sur sa propre participation au concours.
La télévision publique espagnole RTVE a elle réaffirmé son intention de boycotter le concours si Israël y participe.
Les mesures prises par l'UER "constituent un progrès" mais elles "ne suffisent pas", a récemment déclaré le président de RTVE, José Pablo López.
"Israël a utilisé le concours à des fins politiques, a tenté d'influencer le résultat et n'a pas été sanctionné pour ce comportement", a-t-il souligné.
La chaîne publique slovène RTVSLO ne prévoit pas non plus, en l'état, de concourir, selon son budget adopté la semaine dernière. Mais "si un vote a lieu lors de l'assemblée générale" et qu'Israël est exclu, "alors nous proposerons (...) de participer", a déclaré la directrice de RTVSLO, Natasa Gorscak.
Cette année, la chanteuse israélienne Yuval Raphael, survivante de l'attaque du 7 octobre 2023, était arrivée deuxième au concours, portée par le vote du public. Plusieurs diffuseurs du concours avaient demandé que la lumière soit faite sur le détail des votes.
En 2024 aussi, les jurys nationaux avaient largement snobé Israël. Mais le vote du public avait donné un spectaculaire coup de pouce à la candidate israélienne, Eden Golan, la catapultant à la cinquième place.
L'Eurovision est régulièrement le théâtre d'oppositions géopolitiques. La Russie a été exclue à la suite de l'invasion de l'Ukraine en 2022. Le Bélarus l'avait été un an plus tôt après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko.
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X.Vanek--TPP