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TotalEnergies a réclamé au gouvernement du Mozambique une extension de 10 ans de la concession pour le projet gazier qu'il est prêt à reprendre après quatre ans de suspension en raison d'une attaque jihadiste meurtrière, et souhaite une compensation pour le surcoût lié au retard, qu'il chiffre à 4,5 milliards de dollars, selon une lettre dont l'AFP a obtenu copie.
"Pour compenser en partie l'impact économique" lié à la suspension du projet, "le concessionnaire demande respectueusement au gouvernement de lui accorder une extension" de sa licence d'exploitation "d'une durée de dix ans", indique la lettre en date du 24 octobre signée du directeur général du groupe et adressée au président du Mozambique.
Par ailleurs, TotalEnergies estime que le "budget révisé (...) doit couvrir les coûts incrémentaux induits" par la force majeure "qui se montent à 4,5 milliards de dollars".
Samedi, le géant français des hydrocarbures avait annoncé que son projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique, estimé à 20 milliards de dollars, allait pouvoir reprendre après plus de quatre ans de suspension consécutive à une attaque jihadiste qui avait fait plus de 800 morts en 2021, selon un bilan de l'Acled, ONG spécialisée dans la collecte des données sur les conflits.
Contacté par l'AFP, TotalEnergies a simplement redit dimanche avoir informé le gouvernement du Mozambique de son intention de lever la force majeure et qu'en "dernière étape avant la relance, le conseil des ministres du Mozambique devra approuver un addendum au plan de développement, incluant une mise à jour du budget et du programme" des travaux.
De son côté, le gouvernement mozambicain n'a pas fait de commentaires.
La lettre indique par ailleurs que la première cargaison de gaz, à l'origine prévue en juillet 2024, n'interviendra pas avant le premier semestre 2029.
L'annonce de la reprise du projet intervient alors que le président mozambicain, Daniel Chapo est en visite aux Etats-Unis où il doit effectuer une visite au siège de la compagnie pétrolière ExxonMobil. Celle-ci doit prendre une décision d'investissement pour un autre projet gazier géant dans ce pays d'Afrique australe.
Le directeur général d'ExxonMobil Mozambique, Arne Gibbs, avait lié la décision finale d'investissement d'ExxonMobil dans son projet Rovuma LNG à la levée de la force majeure par TotalEnergies, lors d'un forum sur l'énergie à Maputo en septembre.
Ces projets "pourraient faire du Mozambique un des dix premiers producteurs mondiaux (de gaz, NDLR), contribuant à 20% de la production africaine d'ici à 2040", d'après un rapport du cabinet d'audit Deloitte de 2024.
Ces projets situés dans la province du Cabo Delgado (nord-est), limitrophe de la Tanzanie, suscite la vive opposition des ONG de défense de l'environnement qui les qualifient de "bombes climatiques".
D.Dvorak--TPP