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En annonçant mardi la suppression de 14.000 postes, le géant américain du commerce en ligne Amazon engage un mouvement d'ampleur intimement lié au développement de l'intelligence artificielle et amené à se poursuivre dans les prochains mois.
Après les paroles, les actes: en juin dernier, le patron d'Amazon Andy Jassy avait affiché sa volonté de réduire les coûts, en pleine course aux investissements dans l'intelligence artificielle. Cela s'est traduit, mardi, par une première vague de suppression de 14.000 postes, sans préciser dans quels pays.
Ces réductions "s'inscrivent dans la continuité (des) efforts pour devenir plus fort encore, en réduisant davantage la bureaucratie, en supprimant des niveaux (hiérarchiques) et en réaffectant des ressources", a écrit Beth Galetti, vice-présidente chargée des ressources humaines et de la technologie, dans une déclaration publiée sur le site d'Amazon.
"Cela impliquera des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d'autres, mais cela se traduira par une réduction globale d'environ 14.000 postes dans l'effectif des bureaux" d'Amazon, a-t-elle annoncé, à deux jours de la publication des résultats trimestriels de l'entreprise.
Lundi, plusieurs médias américains avaient rapporté que ce mouvement d'ampleur pourrait toucher 30.000 postes sur plusieurs mois. Ces suppressions visent, selon eux, des fonctions de support ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc.), dans un groupe qui compte 350.000 postes de bureaux, sur un total de plus de 1,5 million de salariés.
La main d'oeuvre des entrepôts, qui est majoritaire dans les effectifs, ne sera a priori pas touchée, selon Beth Galetti, qui évoque des coupes dans les emplois de bureaux.
- D'autres annonces attendues en 2026 -
Elle a laissé entendre que ces 14.000 postes n'étaient qu'une étape avant, en 2026, "de continuer à recruter dans des domaines stratégiques clés tout en identifiant d'autres occasions de supprimer des (postes), accroître la responsabilité et améliorer l'efficacité".
Anticipant les critiques ("Certains se demanderont pourquoi nous réduisons des postes alors que l'entreprise se porte bien"), Beth Galetti a lié cette décision à l'IA générative : "Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que le monde évolue rapidement. Cette génération d'IA est la technologie la plus transformative que nous ayons vue depuis Internet, et elle permet aux entreprises d'innover beaucoup plus vite qu'auparavant".
En juin, le directeur général d'Amazon, Andy Jassy, avait annoncé que le développement de l'IA allait, "dans les prochaines années (...) réduire nos effectifs de bureaux".
Débuté en 2021, le mandat d'Andy Jassy a déjà été marqué par un mouvement similaire, avec 27.000 suppressions de postes lors de l'hiver 2022-2023.
Amazon dit "soutenir" les personnes concernées et offrira à "la plupart" d'entre elles 90 jours pour rechercher un nouveau poste en interne. Ce délai "pourra varier selon les lois locales", précise Beth Galetti, indiquant que le mouvement ne devrait pas se cantonner aux Etats-Unis.
"La hausse des prix, un marché du travail plus tendu et les aléas de la guerre commerciale menée par le président Trump ont poussé les chefs d'entreprise à chercher des moyens de se serrer la ceinture sans nuire à la croissance", analysait lundi le Wall Street Journal.
Les interrogations sur l'avenir des ouvriers de l'entreprise, 2e employeur aux Etats-Unis avec 1,2 million de salariés, se pose aussi dans les entrepôts, où Amazon accélère l'automatisation. Selon le New York Times, Amazon pourrait renoncer à plus de 160.000 embauches d'ici 2027.
D'importantes suppressions d'emplois chez les cols-blancs ont aussi lieu chez d'autres géants américains de la tech, avec notamment 15.000 départs prévus chez Microsoft.
C.Sramek--TPP