The Prague Post - En Turquie, un paradis vert en sursis

EUR -
AED 4.276855
AFN 80.592344
ALL 97.824693
AMD 447.998226
ANG 2.083961
AOA 1067.772946
ARS 1496.848451
AUD 1.787359
AWG 2.095955
AZN 1.985116
BAM 1.960193
BBD 2.355611
BDT 141.627397
BGN 1.958171
BHD 0.439006
BIF 3476.896489
BMD 1.16442
BND 1.497501
BOB 8.061065
BRL 6.515281
BSD 1.16668
BTN 100.430779
BWP 15.663979
BYN 3.818037
BYR 22822.623178
BZD 2.343463
CAD 1.598125
CDF 3360.5147
CHF 0.932065
CLF 0.029248
CLP 1122.372767
CNY 8.358146
CNH 8.356888
COP 4683.015969
CRC 588.64843
CUC 1.16442
CUP 30.857118
CVE 110.51124
CZK 24.617044
DJF 207.546713
DKK 7.464547
DOP 70.449412
DZD 151.753824
EGP 57.439999
ERN 17.466293
ETB 162.09716
FJD 2.623209
FKP 0.868021
GBP 0.86574
GEL 3.155592
GGP 0.868021
GHS 12.162257
GIP 0.868021
GMD 83.260823
GNF 10122.990643
GTQ 8.956958
GYD 244.076995
HKD 9.140496
HNL 30.533477
HRK 7.536355
HTG 153.177887
HUF 399.08908
IDR 18996.980968
ILS 3.909376
IMP 0.868021
INR 100.449232
IQD 1528.297214
IRR 49036.618048
ISK 142.411114
JEP 0.868021
JMD 186.568528
JOD 0.825554
JPY 172.251407
KES 150.441019
KGS 101.828288
KHR 4675.618945
KMF 492.904525
KPW 1047.977896
KRW 1615.143083
KWD 0.355719
KYD 0.972241
KZT 621.953904
LAK 25159.356274
LBP 104534.504821
LKR 351.964244
LRD 233.901177
LSL 20.65619
LTL 3.438228
LVL 0.704345
LYD 6.345575
MAD 10.549041
MDL 19.845583
MGA 5191.925309
MKD 61.632755
MMK 2445.134109
MNT 4175.207058
MOP 9.431334
MRU 46.408
MUR 53.202366
MVR 17.931307
MWK 2023.046727
MXN 21.802918
MYR 4.930737
MZN 74.476714
NAD 20.656724
NGN 1785.253355
NIO 42.937517
NOK 11.881102
NPR 160.693195
NZD 1.952938
OMR 0.447719
PAB 1.166614
PEN 4.152606
PGK 4.83093
PHP 66.48661
PKR 332.27039
PLN 4.24434
PYG 9029.740369
QAR 4.241651
RON 5.069889
RSD 117.134481
RUB 91.203189
RWF 1685.872272
SAR 4.367673
SBD 9.663339
SCR 17.099004
SDG 699.250222
SEK 11.232719
SGD 1.494032
SHP 0.915051
SLE 26.673349
SLL 24417.300347
SOS 666.731412
SRD 43.325727
STD 24101.133729
STN 24.555558
SVC 10.208536
SYP 15139.658064
SZL 20.652436
THB 37.692559
TJS 11.228519
TMT 4.087113
TND 3.429542
TOP 2.727188
TRY 47.039395
TTD 7.92026
TWD 34.258974
TZS 3039.135255
UAH 48.723212
UGX 4180.368513
USD 1.16442
UYU 47.014758
UZS 14767.602579
VES 136.196356
VND 30455.393327
VUV 139.485274
WST 3.082104
XAF 657.467133
XAG 0.030292
XAU 0.000346
XCD 3.146902
XCG 2.102648
XDR 0.817678
XOF 657.467133
XPF 119.331742
YER 280.683274
ZAR 20.613882
ZMK 10481.186646
ZMW 26.862701
ZWL 374.94262
  • AEX

    -2.7400

    909.08

    -0.3%

  • BEL20

    6.8200

    4550.77

    +0.15%

  • PX1

    -32.8500

    7789.52

    -0.42%

  • ISEQ

    183.8600

    11326.92

    +1.65%

  • OSEBX

    -5.3400

    1611.56

    -0.33%

  • PSI20

    -9.9800

    7664.05

    -0.13%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    7.9600

    2575.77

    +0.31%

  • N150

    4.8000

    3700.62

    +0.13%

En Turquie, un paradis vert en sursis
En Turquie, un paradis vert en sursis / Photo: Yasin AKGUL - AFP

En Turquie, un paradis vert en sursis

Zikrullah Kömürcü ne voit plus la pluie du même oeil depuis son village natal d'Abdullahhoca, dans la province turque de Rize, dont les montagnes à thé sont devenues le théâtre de glissements de terrain à répétition.

Taille du texte:

Le 25 août à l'aube, sous un déluge, un champ de thé a dévalé jusque dans sa cuisine après avoir détruit une petite bâtisse dominant la sienne, par chance vide cette nuit-là.

"C'est un miracle que personne ne soit mort", répète neuf mois plus tard le sexagénaire, devant sa maison aux murs gris encore mouchetés de terre, au-dessus de laquelle un pylône électrique continue de pencher dangereusement.

La province de Rize (nord-est), un entrelacs de montagnes surplombant la mer Noire et arrosées par plus de 2.200 mm de précipitations chaque année - près du double de la moyenne irlandaise -, a vu les glissements de terrain se multiplier au cours des dernières décennies.

Selon l'Agence gouvernementale de gestion des catastrophes (Afad), 355 glissements de terrain "sérieux" y ont affecté des habitations en 2023.

Et ces catastrophes pourraient devenir plus fréquentes encore, les experts soulignant que le réchauffement climatique, qui accroît la température de la mer Noire, rend les pluies plus violentes dans cette région, mettant les sols sous pression.

- "Ils font fondre les sols" -

Hakan Yanbay, représentant provincial de la Chambre des ingénieurs géologues, déplore lui les "routes construites de manière incontrôlée" pour relier des hameaux éparpillés, très souvent construits à flanc de collines.

Ces routes affectent l'équilibre géologique de la province, dont le territoire est composé à plus de 80% de pentes abruptes, explique-t-il.

Redéroulant un siècle d'histoire de la région, il raconte aussi comment, sous l'impulsion de l'Etat, les champs de maïs et de choux et une partie des forêts ont été sacrifiés pour faire place au thé, plus rentable, "provoquant une érosion des sols" et une hausse des catastrophes.

Aucun glissement de terrain mortel n'a eu lieu à Rize depuis près de trois ans, mais le décès fin mars de trois ouvriers emportés par une avalanche de terre dans la province voisine de Trabzon, à 40 km d'Abdullahhoca, est venu rappeler aux habitants de Rize le souvenir douloureux des catastrophes naturelles qui ont tué plus de 130 des leurs depuis 1960.

"Nous allons prévenir les inondations et les glissements de terrain que nous subissons depuis des années dans notre région de la mer Noire", a promis fin avril le président Recep Tayyip Erdogan.

En 2021, après la mort de six villageois dans des crues torrentielles et des glissements de terrain, le chef de l'Etat s'était rendu à Rize, exhortant à ne plus construire de "bâtiments de cinq ou dix étages sur ces pentes".

Le président turc avait pointé du doigt les plantations de thé, qui occupent 90% des terres agricoles de la province: "vous voyez ce que les engrais azotés font sur les champs de thé: ils font fondre les sols et les transforment en boue", avait-il tonné.

- "Catastrophes d'origine humaine" -

Trois ans plus tard, "aucune mesure sérieuse n'a été prise", affirme Tahsin Ocakli, seul député d'opposition de cette province acquise au président Erdogan, d'où la famille est originaire.

Pour M. Ocakli, qui demande la création d'une commission d'enquête parlementaire, "ces événements, qui se produisent désormais plusieurs fois par an, cessent d'être des catastrophes naturelles et deviennent des catastrophes d'origine humaine".

La Chambre d'agriculture de Rize a alerté en février contre les engrais azotés vendus au rabais, susceptibles de fragiliser les sols. Mais des experts soulignent que les théiers constituent un problème en soi, avec des racines trop courtes pour stabiliser les sols.

Ces experts préconisent l'introduction d'arbres aux racines plus longues et gourmands en eau, comme le peuplier et l'eucalyptus.

Pour réduire les risques, les autorités ont commencé à construire des murs de soutènement en contrebas de champs et creuser des canaux de drainage pour limiter l'accumulation d'eau dans les sols.

À Abdullahhoca, un mur en béton de 1,50 m protège désormais la maison du neveu de Zikrullah Kömürcü, voisine de la sienne.

Zikrullah Kömürcü et son épouse Medine attendent qu'un mur similaire soit construit entre la leur et le champ de thé en surplomb.

"Désormais dès qu'il pleut on se demande si un nouveau glissement de terrain va se produire", confesse Medine Kömürcü. Ces nuits-là, dit-elle, "je ne dors plus, nous avons peur".

M.Jelinek--TPP