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Les pluies, coulées de boue et inondations ont de nouveau tué mercredi plus de 20 personnes au Pakistan, déjà endeuillé par une semaine de mousson estivale ayant fait plus de 400 morts et des dizaines de disparus.
Jeudi dernier, le nord du pays avait été ravagé par des pluies torrentielles qui ont fait plus de 350 morts dans la seule province montagneuse du Kyber-Pakhtunkhwa, frontalière de l'Afghanistan.
Alors que les secours y sont toujours mobilisés pour extraire des dizaines de corps ensevelis sous la boue et les rochers qui ont dévalé des montagnes pour écraser les villages des vallées, la pluie a gagné le Sud.
Dix personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi à Karachi, mégalopole de plus de 20 millions d'habitants, où l'eau reflue désormais.
La moitié des victimes ont été frappées d'électrocution et la plupart des autres sont mortes écrasées sous les murs ou les toits de leur maison qui se sont affaissés sous le poids de l'eau qu'aucune gouttière n'évacuait.
Car quel que soit le niveau des précipitations -- celles de mardi n'étaient pas exceptionnelles -- la capitale économique se retrouve noyée sous les eaux. A la moindre pluie, les canalisations sont débordées par des torrents d'eau.
Le centre météorologique pakistanais prévient déjà que les pluies vont durer dans le sud: il a placé en alerte toutes les équipes de secours concernées jusqu'à vendredi soir dans les provinces du Sindh, où se trouve Karachi, et au Baloutchistan voisin.
- "Enfants terrorisés" -
Dans le Nord, l'Autorité nationale de gestion des catastrophes estime que "l'épisode de pluies torrentielles va continuer jusqu'à samedi".
"Et un autre est attendu à la fin du mois", ajoute-t-elle, dans un pays où les 255 millions d'habitants voient les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplier sous l'effet du changement climatique.
Depuis le début de la mousson fin juin, les autorités ont recensé près de 750 morts et un millier de blessés.
Et si les pluies se poursuivent, préviennent les autorités, la chaleur -- typique de la mousson d'été -- reste forte, faisant redouter la propagation de bactéries et d'épidémies, alors que l'eau stagnante est chaque année synonyme de vague de dengue au Pakistan.
C'est pour éviter ce scénario catastrophe que les secouristes, appuyés par l'armée, continuent de déblayer les décombres dans le district de Buner, le plus durement touché il y a près d'une semaine.
De nouveau mercredi, dix corps ont été retrouvés et identifiés au Khyber-Pakhtunkhwa, selon les autorités.
Le colonel Irfan Afridi, lui, s'active à aider les survivants.
"Nous avons monté des camps de soutien" dans différents districts et "des unités mobiles" qui "apportent une aide médicale gratuite, des rations de nourriture et des tentes", affirme-t-il à l'AFP.
L'une des soignants mobilisés, Anjoum Anwar, essaie surtout de rassurer des familles qui ont tout perdu en quelques minutes.
"Les enfants sont terrorisés, ils disent que la peur les empêche de dormir la nuit et tout le monde est inquiet après ces pluies qui ont détruit notre région", assure-t-elle.
A.Novak--TPP