The Prague Post - Pour les migrants refoulés d'Europe, le retour amer en Irak

EUR -
AED 4.147496
AFN 80.740648
ALL 97.79131
AMD 439.573364
ANG 2.035141
AOA 1033.215877
ARS 1292.959411
AUD 1.759971
AWG 2.035378
AZN 1.919313
BAM 1.942976
BBD 2.279904
BDT 137.193608
BGN 1.954455
BHD 0.425653
BIF 3312.499647
BMD 1.129197
BND 1.457887
BOB 7.803086
BRL 6.489383
BSD 1.129222
BTN 95.655012
BWP 15.311096
BYN 3.695388
BYR 22132.262854
BZD 2.26818
CAD 1.565818
CDF 3246.441141
CHF 0.932863
CLF 0.027854
CLP 1068.897578
CNY 8.158844
CNH 8.170543
COP 4854.305346
CRC 571.466171
CUC 1.129197
CUP 29.923723
CVE 109.98456
CZK 24.903313
DJF 200.681202
DKK 7.460334
DOP 66.509243
DZD 150.009386
EGP 57.227618
ERN 16.937956
ETB 149.788208
FJD 2.559495
FKP 0.846123
GBP 0.850528
GEL 3.110918
GGP 0.846123
GHS 15.074397
GIP 0.846123
GMD 80.728678
GNF 9773.768555
GTQ 8.68766
GYD 236.238563
HKD 8.772789
HNL 29.249006
HRK 7.532768
HTG 147.585709
HUF 405.041848
IDR 18649.028608
ILS 4.043965
IMP 0.846123
INR 96.438794
IQD 1479.248181
IRR 47553.312447
ISK 146.536293
JEP 0.846123
JMD 179.197264
JOD 0.800829
JPY 163.522985
KES 145.948967
KGS 98.748168
KHR 4520.504093
KMF 489.51246
KPW 1016.250524
KRW 1581.383894
KWD 0.346313
KYD 0.94096
KZT 580.983983
LAK 24418.670239
LBP 101174.743346
LKR 338.071121
LRD 225.836436
LSL 20.652092
LTL 3.334225
LVL 0.68304
LYD 6.164314
MAD 10.407111
MDL 19.303049
MGA 5019.281271
MKD 61.591021
MMK 2370.827215
MNT 4035.825338
MOP 9.026324
MRU 44.734742
MUR 51.163583
MVR 17.401286
MWK 1958.024058
MXN 22.120943
MYR 4.829006
MZN 72.183198
NAD 20.653455
NGN 1817.408712
NIO 41.553545
NOK 11.700667
NPR 153.048019
NZD 1.905979
OMR 0.434734
PAB 1.129232
PEN 4.126538
PGK 4.550385
PHP 62.878218
PKR 317.720884
PLN 4.271905
PYG 9024.436999
QAR 4.116431
RON 5.129882
RSD 116.459083
RUB 92.933292
RWF 1622.115831
SAR 4.235358
SBD 9.429754
SCR 16.049283
SDG 678.068906
SEK 10.922311
SGD 1.463993
SHP 0.887372
SLE 25.666542
SLL 23678.679926
SOS 645.283863
SRD 41.575926
STD 23372.099807
SVC 9.879791
SYP 14681.682615
SZL 20.641136
THB 37.069257
TJS 11.715259
TMT 3.963482
TND 3.366698
TOP 2.644699
TRY 43.631276
TTD 7.662932
TWD 34.194915
TZS 3038.669845
UAH 46.79266
UGX 4131.729797
USD 1.129197
UYU 47.277956
UZS 14594.872016
VES 102.867839
VND 29325.248282
VUV 136.227784
WST 2.992029
XAF 651.704682
XAG 0.034856
XAU 0.000338
XCD 3.051711
XDR 0.811497
XOF 650.417174
XPF 119.331742
YER 276.114663
ZAR 20.600185
ZMK 10164.13529
ZMW 30.177097
ZWL 363.601
  • AEX

    11.0200

    907.02

    +1.23%

  • BEL20

    -16.3300

    4398.2

    -0.37%

  • PX1

    88.4700

    7715.47

    +1.16%

  • ISEQ

    52.9300

    10854.88

    +0.49%

  • OSEBX

    0.9100

    1513.79

    +0.06%

  • PSI20

    45.6400

    7067.14

    +0.65%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -94.5700

    2779.85

    -3.29%

  • N150

    32.5400

    3494.16

    +0.94%

Pour les migrants refoulés d'Europe, le retour amer en Irak
Pour les migrants refoulés d'Europe, le retour amer en Irak / Photo: Shwan MOHAMMED - AFP

Pour les migrants refoulés d'Europe, le retour amer en Irak

Après avoir tenté, pendant près d'une décennie, d'obtenir des papiers en Allemagne, Mohamed Jalal a été expulsé. Dans son Kurdistan d'Irak natal, c'est un retour à la case départ, dans le dénuement le plus total.

Taille du texte:

Comme lui, des milliers d'Irakiens et d'autres venus du sud de la Méditerranée sont refoulés d'une Europe qui durcit ses politiques migratoires, en pleine montée de l'extrême droite.

Pour encourager les retours, des pays européens engagent des partenariats avec l'Irak, au moment où ce pays renoue avec un semblant de normalité après des conflits à répétition. Ils investissent dans des programmes de réinsertion et de formation professionnelle.

Rentré à Ranya, une ville du nord de l'Irak, Mohamed Jalal s'est réinstallé avec son père âgé dans un appartement exigu. Dans la principale pièce à vivre, ils dorment sur de fins matelas de mousse posés à même le béton.

"Si je pouvais retourner en Europe je le ferais. Si ma demande était acceptée, je serais en règle et je travaillerais dans un restaurant kurde, sans toucher d'allocations publiques", plaide-t-il.

"Ici, je n'ai pas d'emploi", lâche M. Jalal, 39 ans.

En 2015, il rejoint la Turquie, où une embarcation de fortune le transporte d'Izmir vers une île grecque. Ensuite Athènes, la Macédoine du Nord, la Serbie, la Croatie et enfin l'Allemagne.

Logé dans un centre pour demandeurs d'asile, il recevait de l'Etat 300 euros par mois.

Parfois, se souvient-il, "j'allais à Nuremberg et Munich pour travailler au noir", généralement "deux ou trois mois" en hiver, quand les inspections du travail diminuaient.

- "Pas besoin de protection" -

Après deux rejets de sa demande d'asile, il est renvoyé en Irak en janvier 2024.

Il tente d'ouvrir une boulangerie, sans succès. Durant deux mois il travaille sur un stand de falalel pour sept dollars par jours.

Aujourd'hui il vit grâce aux 150 dollars mensuels envoyés par des proches en Grande-Bretagne.

Au dernier trimestre 2024, près de 125.000 citoyens non-européens ont reçu l'ordre de quitter un pays de l'Union européenne, 16,3% de plus que durant la même période en 2023.

"Par principe, l'Allemagne rapatrie ceux qui doivent quitter le pays", a confirmé à l'AFP l'ambassade à Bagdad.

"Il n'y a pas de perspectives de résidence pour les gens qui, dans l'espoir d'une vie meilleure, entrent de manière irrégulière en Allemagne mais n'ont pas besoin de protection", selon l'ambassade.

En une décennie, rappelle-t-elle, Berlin "a accordé protection et refuge à des millions de personnes fuyant la guerre et les violences dans leur pays natal."

Ces dernières années, le Kurdistan d'Irak a été endeuillé par des naufrages en mer, à cause des périlleuses traversées en Méditerranée ou dans la Manche.

La région autonome se présente comme un havre de sécurité mais connaît des difficultés économiques qui alimentent le désenchantement des jeunes. En 2021 le chômage des 15-24 ans atteignait 37,2%, selon des statistiques officielles.

- "Enrayer la migration illégale" -

Après quatre décennies de conflits et les exactions du groupe Etat islamique (EI), qui ont provoqué des vagues de migrations, l'Irak, riche en pétrole, a retrouvé une relative stabilité. Même si persistent corruption endémique et politiques publiques défaillantes.

A Bagdad et à Erbil, l'agence de développement allemande GIZ gère des centres proposant aux exilés de retour formations professionnelles et accompagnement à la création d'entreprise.

Le programme est financé par les autorités allemandes, suisses et par l'Union européenne. Entre juin 2023 et mai 2024, ces centres ont "conseillé et soutenu" quelque 350 personnes, rentrées notamment d'Allemagne, de l'UE ou de la région, précise GIZ à l'AFP.

Des pays européens ont des accords bilatéraux "de retour et de réadmission" avec l'Irak et l'UE finalise avec Bagdad un partenariat similaire, indique à l'AFP son ambassadeur, Thomas Seiler.

"La migration illégale doit être enrayée", justifie-t-il. "La capacité (...) des villes et villages à recevoir et intégrer des migrants a depuis longtemps été atteinte, au moins dans certaines parties de l'UE".

En 2023, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a parrainé les "retours volontaires" de 1.577 Irakiens souhaitant rentrer depuis une vingtaine de pays, dont l'Allemagne et la Turquie.

- Revoir l'Europe "en touriste" -

Avec des financements danois et finlandais, la fondation kurde Rwanga a lancé en 2023 un programme de réinsertion.

A ce jour, plus de 120 personnes ont suivi des formations pour élaborer un business plan et créer leur micro-entreprise. Quinze ont reçu une bourse de 4.000 à 5.000 euros.

Souvent, c'est pour se lancer dans "la construction ou la menuiserie, la réparation de portables et d'appareils électroniques, la restauration ou la vente au détail. Pour les femmes les salons de beauté", poursuit Kamiran Shivan, responsable des programmes chez Rwanga.

Certaines personnes se sont parfois endettées pour émigrer, rappelle-t-il. Rentrées bredouilles, "elles n'ont pas de revenus pour rembourser".

Mohamed Ismaïl a bénéficié d'un financement qu'il a investi pour s'associer dans l'atelier de mécanique où il était autrefois employé.

En 2016, il est parti pour l'Allemagne, pour "améliorer" sa situation et "obtenir une nationalité européenne".

"Le temps passait, cinq ans et huit mois, je ne faisais aucun progrès". Hébergé dans un centre, il recevait une aide mensuelle d'un peu plus de 300 euros.

"Le plus difficile a été l'attente", se souvient-il, dans le vacarme des employés réparant une voiture.

Après trois refus, sa ville d'Erbil étant considérée comme sûre, il consent à rentrer en Irak en avril 2021 et reçoit 500 euros de l'Allemagne et d'une agence de l'ONU.

Aujourd'hui, son atelier lui rapporte 550 dollars par mois pour faire vivre sa femme et son enfant de trois ans.

"Je ne pense plus à émigrer", reconnaît-t-il. "Si je retourne en Europe ce sera en touriste".

C.Novotny--TPP