The Prague Post - Badinter et la peine de mort: une "passion militante" née d'un échec

EUR -
AED 4.266777
AFN 77.537373
ALL 96.633876
AMD 444.374322
ANG 2.080122
AOA 1065.386883
ARS 1661.251895
AUD 1.764728
AWG 2.092724
AZN 1.978667
BAM 1.952611
BBD 2.339199
BDT 141.449009
BGN 1.956966
BHD 0.437976
BIF 3421.846941
BMD 1.161818
BND 1.504626
BOB 8.025893
BRL 6.210609
BSD 1.161403
BTN 103.011778
BWP 15.462418
BYN 3.947747
BYR 22771.6272
BZD 2.335805
CAD 1.620858
CDF 2799.980949
CHF 0.931667
CLF 0.028165
CLP 1104.900245
CNY 8.271561
CNH 8.285631
COP 4518.599545
CRC 584.500214
CUC 1.161818
CUP 30.788169
CVE 110.085227
CZK 24.329392
DJF 206.814464
DKK 7.466718
DOP 72.71562
DZD 151.146688
EGP 55.25861
ERN 17.427266
ETB 168.843294
FJD 2.630413
FKP 0.867654
GBP 0.86915
GEL 3.159774
GGP 0.867654
GHS 14.344575
GIP 0.867654
GMD 83.650778
GNF 10072.770556
GTQ 8.899467
GYD 243.003168
HKD 9.03972
HNL 30.479864
HRK 7.537638
HTG 151.970056
HUF 391.939571
IDR 19227.269899
ILS 3.764626
IMP 0.867654
INR 103.150185
IQD 1521.562853
IRR 48883.47997
ISK 141.381651
JEP 0.867654
JMD 185.892032
JOD 0.823701
JPY 177.36343
KES 150.11048
KGS 101.601294
KHR 4663.023912
KMF 492.610447
KPW 1045.647788
KRW 1648.375143
KWD 0.356504
KYD 0.967882
KZT 627.490983
LAK 25185.703152
LBP 104003.502323
LKR 351.441885
LRD 211.97384
LSL 19.938823
LTL 3.430545
LVL 0.702772
LYD 6.316142
MAD 10.584415
MDL 19.714279
MGA 5191.076
MKD 61.650962
MMK 2439.193908
MNT 4178.813494
MOP 9.310874
MRU 46.392646
MUR 52.515034
MVR 17.791533
MWK 2013.846655
MXN 21.315731
MYR 4.899358
MZN 74.181504
NAD 19.939765
NGN 1708.871628
NIO 42.736899
NOK 11.625671
NPR 164.8061
NZD 2.013392
OMR 0.446775
PAB 1.161503
PEN 3.99897
PGK 4.87566
PHP 67.71364
PKR 328.964076
PLN 4.25725
PYG 8110.127651
QAR 4.234585
RON 5.092824
RSD 117.110078
RUB 94.58445
RWF 1685.202961
SAR 4.357723
SBD 9.610274
SCR 17.25558
SDG 698.83704
SEK 11.005144
SGD 1.505437
SHP 0.913006
SLE 26.971532
SLL 24362.740818
SOS 663.764633
SRD 44.326249
STD 24047.280985
STN 24.458164
SVC 10.16301
SYP 15106.041482
SZL 19.92874
THB 37.861309
TJS 10.80186
TMT 4.07798
TND 3.41073
TOP 2.721096
TRY 48.474951
TTD 7.886815
TWD 35.428503
TZS 2851.191307
UAH 48.160215
UGX 3989.485043
USD 1.161818
UYU 46.364286
UZS 13965.194388
VES 219.598448
VND 30612.154045
VUV 140.946664
WST 3.230877
XAF 654.83409
XAG 0.023547
XAU 0.000288
XCD 3.139871
XCG 2.093201
XDR 0.8144
XOF 654.831277
XPF 119.331742
YER 277.674437
ZAR 19.931506
ZMK 10457.750522
ZMW 27.548878
ZWL 374.10483
  • AEX

    1.1500

    961.8

    +0.12%

  • BEL20

    10.3700

    4950.46

    +0.21%

  • PX1

    45.1300

    8104.09

    +0.56%

  • ISEQ

    -21.3300

    11827.32

    -0.18%

  • OSEBX

    2.4800

    1654.8

    +0.15%

  • PSI20

    105.9400

    8255.2

    +1.3%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    64.6500

    3867.82

    +1.7%

  • N150

    22.0100

    3753.1

    +0.59%

Badinter et la peine de mort: une "passion militante" née d'un échec
Badinter et la peine de mort: une "passion militante" née d'un échec / Photo: - - AFP

Badinter et la peine de mort: une "passion militante" née d'un échec

Le 28 novembre 1972, l'avocat Robert Badinter assiste à l'exécution d'un client qu'il n'a pas réussi à sauver de la guillotine.

Taille du texte:

Ce jour-là débute son combat passionné pour l'abolition de la peine de mort, qu'il fait voter neuf ans plus tard, le 30 septembre 1981, comme ministre de la Justice.

- Le choc Bontems -

Lorsque son confrère Philippe Lemaire le sollicite pour défendre avec lui Roger Bontems, Robert Badinter est un brillant avocat d'affaires, qui ne plaide qu'occasionnellement aux assises.

En septembre 1971, Roger Bontems et Claude Buffet, détenus à la centrale de Clairvaux (Aube), ont pris en otage une infirmière et un surveillant, retrouvés égorgés après l'assaut des forces de l'ordre. A la fin du procès, la cour d'assises juge Buffet coupable des deux meurtres et Bontems complice, et les condamne tous les deux à mort.

La grâce que Bontems a espérée jusqu'à la dernière minute est rejetée par le président Georges Pompidou et au matin du 28 novembre 1972, Robert Badinter assiste à son exécution dans la cour de la prison parisienne de la Santé.

Ce moment marque un tournant dans sa vie. "J'étais passé de la conviction intellectuelle à la passion militante", écrira-t-il.

Il a raconté la révolte et la culpabilité ressenties dans ses livres "L'Exécution" (1973), "L'Abolition" (2000), et dans de nombreux entretiens.

"Les jurés ont dit +il n'a pas tué+, ils l'ont condamné à mort et il a été exécuté. A partir de ce moment-là (...), j'ai dit que tant que je vivrais, je combattrais la peine de mort".

- Patrick Henry -

Moins de cinq ans plus tard, Robert Badinter est de retour devant les assises de l'Aube pour défendre Patrick Henry, jugé pour l'enlèvement et le meurtre du petit Philippe Bertrand, sept ans, qui ont soulevé une émotion considérable dans le pays. "La France a peur", lançait le présentateur du JT Roger Gicquel au soir de la découverte du cadavre de l'enfant.

Dans sa plaidoirie, en janvier 1977 à Troyes, Robert Badinter mêle la ferveur humaniste aux arguments sur l'absence de valeur dissuasive de la peine capitale, qui a été requise par le ministère public.

Il en appelle aux jurés. "Si vous votez comme M. l'avocat général vous le demande (...), vos enfants sauront que vous avez un jour condamné à mort un jeune homme. Et vous verrez leur regard!".

Lorsque Patrick Henry est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Robert Badinter reçoit de nombreuses lettres d'insultes et de menaces. Mais, jusqu'en 1980, il retourne cinq fois plaider pour des hommes déjà condamnés à mort, rejugés après cassation. Et à chaque fois, il sauve leur tête.

- "Demain, vous voterez l'abolition" -

Devenu ministre de la Justice en 1981, à l'arrivée de la gauche au pouvoir, Robert Badinter porte le projet de loi d'abolition mettant en œuvre une promesse de campagne du président François Mitterrand.

"Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue (...). Demain, vous voterez l'abolition de la peine de mort", déclare-t-il devant l'Assemblée nationale le 17 septembre 1981, dans un discours enflammé de plus de deux heures.

Le projet de loi est adopté le lendemain par les députés, et le 30 septembre par les sénateurs. La loi "portant abolition de la peine de mort" est promulguée le 9 octobre 1981.

"Nul ne peut être condamné à la peine de mort": 25 ans plus tard, le 19 février 2007, l'abolition est inscrite dans la Constitution par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

"La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde comme la torture, parce qu'elle est une honte pour l'humanité", déclare Robert Badinter, très ému.

C.Novotny--TPP