The Prague Post - Traumatisés par les morts, des soignants militaires ukrainiens en thérapie dans les Carpates

EUR -
AED 4.321783
AFN 78.115066
ALL 96.328124
AMD 448.912631
ANG 2.106939
AOA 1079.122058
ARS 1709.319046
AUD 1.757619
AWG 2.118527
AZN 2.002032
BAM 1.95192
BBD 2.370488
BDT 143.824128
BGN 1.953964
BHD 0.443802
BIF 3480.681612
BMD 1.176796
BND 1.511096
BOB 8.150764
BRL 6.528744
BSD 1.176961
BTN 105.74282
BWP 15.471183
BYN 3.435372
BYR 23065.200379
BZD 2.367085
CAD 1.611551
CDF 2588.950485
CHF 0.929555
CLF 0.02718
CLP 1066.719095
CNY 8.27111
CNH 8.240319
COP 4350.614582
CRC 587.831595
CUC 1.176796
CUP 31.185092
CVE 110.046266
CZK 24.273889
DJF 209.139845
DKK 7.467912
DOP 73.773364
DZD 152.236223
EGP 56.13551
ERN 17.651939
ETB 183.115252
FJD 2.670974
FKP 0.871862
GBP 0.872694
GEL 3.159664
GGP 0.871862
GHS 13.093918
GIP 0.871862
GMD 87.678961
GNF 10286.553897
GTQ 9.017077
GYD 246.229535
HKD 9.148382
HNL 31.023336
HRK 7.537029
HTG 154.103695
HUF 387.674275
IDR 19733.220361
ILS 3.762876
IMP 0.871862
INR 105.813313
IQD 1541.835366
IRR 49572.528392
ISK 147.817586
JEP 0.871862
JMD 187.736844
JOD 0.834352
JPY 184.00619
KES 151.80726
KGS 102.881355
KHR 4717.602997
KMF 491.900735
KPW 1059.117496
KRW 1690.637979
KWD 0.361947
KYD 0.980846
KZT 604.907653
LAK 25471.263736
LBP 105395.262954
LKR 364.335827
LRD 208.315057
LSL 19.587966
LTL 3.474772
LVL 0.711832
LYD 6.36934
MAD 10.738156
MDL 19.743673
MGA 5382.279027
MKD 61.545311
MMK 2471.667702
MNT 4185.331359
MOP 9.427421
MRU 46.606363
MUR 54.226883
MVR 18.181609
MWK 2040.834857
MXN 21.061423
MYR 4.777356
MZN 75.209654
NAD 19.587966
NGN 1706.153839
NIO 43.313907
NOK 11.816302
NPR 169.188712
NZD 2.029332
OMR 0.452482
PAB 1.176956
PEN 3.960428
PGK 5.082897
PHP 69.283822
PKR 329.692585
PLN 4.228846
PYG 7976.146187
QAR 4.289973
RON 5.093875
RSD 117.315978
RUB 91.551643
RWF 1714.18551
SAR 4.413404
SBD 9.594878
SCR 16.394083
SDG 707.83997
SEK 10.800704
SGD 1.512801
SHP 0.882902
SLE 28.331331
SLL 24676.826728
SOS 671.462512
SRD 45.11306
STD 24357.299969
STN 24.451399
SVC 10.29853
SYP 13011.722634
SZL 19.572097
THB 37.060806
TJS 10.816155
TMT 4.130554
TND 3.424094
TOP 2.833443
TRY 50.525752
TTD 8.006053
TWD 36.87255
TZS 2889.034384
UAH 49.65131
UGX 4248.555345
USD 1.176796
UYU 45.998571
UZS 14184.805525
VES 339.021771
VND 30932.081222
VUV 142.250141
WST 3.260763
XAF 654.652995
XAG 0.015728
XAU 0.000264
XCD 3.18035
XCG 2.121184
XDR 0.814662
XOF 654.655771
XPF 119.331742
YER 280.607243
ZAR 19.561679
ZMK 10592.575139
ZMW 26.569077
ZWL 378.927812
  • AEX

    6.1200

    947.46

    +0.65%

  • BEL20

    20.1600

    5060.45

    +0.4%

  • PX1

    17.0200

    8120.53

    +0.21%

  • ISEQ

    10.4300

    13047.54

    +0.08%

  • OSEBX

    9.6700

    1676.17

    +0.58%

  • PSI20

    0.0000

    8183.21

    0%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    5.4700

    4214.37

    +0.13%

  • N150

    14.6400

    3768.51

    +0.39%

Traumatisés par les morts, des soignants militaires ukrainiens en thérapie dans les Carpates
Traumatisés par les morts, des soignants militaires ukrainiens en thérapie dans les Carpates / Photo: Roman PILIPEY - AFP

Traumatisés par les morts, des soignants militaires ukrainiens en thérapie dans les Carpates

Roma Zukh, soignant militaire au sein de l'armée ukrainienne, a appris une triste leçon après bientôt quatre ans d'invasion russe : ne pas trop s'attacher à ses frères d'armes, car ils peuvent être tués à tout moment.

Taille du texte:

Cet ancien chauffeur routier aux yeux bleus et à la barbe rousse a perdu trop d'amis pour voir ses nouvelles rencontres subir le même sort.

"On se souvient de chacun d'entre eux, (...) ceux avec qui on a été blessé, ceux qui se sont enrôlés en même temps (...) et ceux qu'on n'oubliera jamais", raconte à l'AFP cet homme de 37 ans.

Pour éviter de nouveaux traumatismes, Roma s'efforce désormais de garder ses distances, après avoir récemment rejoint un nouveau bataillon. "Je ne m'assois pas à la même table pour déjeuner, par exemple", dit-il.

Le lourd bilan de la guerre est une dure réalité quotidienne pour les centaines de soignants ukrainiens, dont la santé mentale est fortement affectée par les images, les sons et les odeurs du front.

- Séjour dans les Carpates -

À plus de 1.000 kilomètres du champ de bataille, au cours d'une retraite de 10 jours à la montagne pour l'aider à se remettre de ce qu'il a vécu, Roma a vu sa règle d'or être mise à l'épreuve.

Organisé dans des chalets en bois dans les Carpates, dans l'ouest de l'Ukraine, le programme RePower ressemble fortement à un camp de vacances pour enfants, avec des cours de poterie, des randonnées et même de préparation des sushis.

Pour certains, le soulagement a été immédiat.

Lorsque la voiture transportant Dmytro Kunytskiï a commencé à gravir les montagnes, cet homme de 20 ans a été submergé par un sentiment longtemps oublié.

"Nous avons ouvert les fenêtres et l'air s'est rempli de l'odeur des pins. Nous étions tout simplement très heureux, comme de petits enfants", se souvient-il auprès de l'AFP.

Pour autant, laisser complètement le front derrière soi n'est pas chose aisée. Dmytro était souvent au téléphone, déléguant des tâches à son équipe restée là-bas.

Il occupe depuis deux ans un poste qui l'oblige à récupérer et à examiner les corps de ses camarades tués au combat.

"J'ai des flashbacks. L'odeur du sang, (...) vous n'avez aucune chance de vous laver immédiatement. Et à chaque respiration, vous sentez l'odeur du sang", raconte-t-il.

"Mais les morts, les odeurs. Ce n'est rien comparé à la perte de tant d'amis", ajoute-t-il, les yeux encore cernés de rouge.

Les psychologues qui travaillent avec les soignants dans le camp reconnaissent qu'ils sont confrontés à des cas difficiles. Ils vont bientôt retourner au front, ce qui rend risquée toute thérapie approfondie.

"Nous avons besoin de temps pour stabiliser les gens. C'est quelque chose de nouveau : travailler sur un traumatisme alors que les conditions traumatisantes sont toujours présentes", explique le docteur Andriï Anpleïev.

Ils doivent donc recourir à des méthodes créatives.

Au cours d'une expérience de "guérison par le son", une dizaine de soignants militaires étaient allongés sur des tapis de yoga, se relaxant au son des vagues qui clapotaient sur une plage et de forêts remplies d'oiseaux qui gazouillaient.

Soudain, un ronflement grandissant a failli briser la tranquillité : Roma s'était endormi. Allongés sous leurs couvertures, les autres ont réprimé un sourire, essayant de rester dans l'instant présent.

- "Du sang !" -

Après des séances en soirée avec un psychologue, ils dînent dans un restaurant local décoré de peintures de montagnes et de guirlandes lumineuses.

La guerre domine même ces moments de détente, comme pendant un jeu qui consiste à tenter de faire deviner un certain mot à ses coéquipiers sans pouvoir le prononcer.

"Nous n'en avons pas assez", tente l'un des participants. "Du sang !", répond immédiatement son équipe.

Une tentative de mimer le mot "short" en coupant un pantalon imaginaire a échoué. "Des garrots !", a proposé l'équipe, pensant aux dispositifs qui s'attachent autour de membres pour stopper les hémorragies graves.

En quelques jours seulement, les soignants se sont rapprochés, créant un groupe WhatsApp pour rester en relation une fois de retour au front.

Roma s'est également engagé à garder le contact, même s'il ne peut pas se débarrasser de son inquiétude. "Comment ne pas m'inquiéter pour eux ? Bien sûr que je m'inquiète mais ils s'en sortiront. Je l'espère".

O.Holub--TPP