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Chaises pliantes, canettes de bière, maillots jaunes et à pois, drapeaux aux fenêtres et déjà des vivats: dans la pente de l'emblématique rue Lepic de Montmartre, des milliers de supporters du Tour de France s'échauffent dimanche avant le passage du peloton en fin d'après-midi.
Le spectacle a commencé dès le matin avec des dizaines de cyclistes amateurs qui préparent les pavés de la voie mythique, acclamés comme des champions, dans une ambiance de fête.
"Lui, c'est la star de la matinée, ça fait au moins vingt fois qu'il passe !", s'enthousiasme Kilian Parent, assis depuis huit heures du matin dans sa chaise pliante sur le trottoir de la rue Lepic, où la foule grossit d'heure en heure.
Ce jeune Bordelais de 24 ans explique à l'AFP avoir l'habitude d'aller voir le Tour dans les Pyrénées. Cette année, il n'a pas voulu rater le passage historique à Montmartre pour l'ultime étape de la Grande Boucle.
C'est sur cette voie située à deux pas de la basilique du Sacré-Coeur que le monde avait assisté à l'épreuve des Jeux olympiques de cyclisme sur route, qui s'est déroulée devant 500.000 spectateurs en liesse le 3 août 2024.
- "l'ambiance des JO" -
"On est là pour essayer de revivre l'ambiance des JO. Ça ne sera peut-être pas aussi fort mais tout aussi mémorable, d'autant qu'il y aura plus de cyclistes", anticipe son frère Kevin, en se resservant une bière tirée de sa glacière.
"Quand on a vu l'épreuve à la télévision l'année dernière, on s'est dit qu'on voulait en être", témoigne Andrew Easey, un touriste anglais venu de Gloucester. "Il y a deux ans, j'étais aux Tuileries pour voir l'arrivée des coureurs, l'ambiance était extraordinaire mais là c'est encore mieux... alors que ça n'a pas encore commencé !", ajoute ce retraité.
"C'est mythique, aujourd'hui aussi", observe, heureux, Didier Bical, membre de la République de Montmartre, en distribuant à la foule le journal de cette association philanthropique fondée par le peintre Francisque Poulbot. A l'arrivée du Tour, le président de cette association remettra un prix au vainqueur des trois passages sur la butte.
Plantés devant le fameux restaurant du Moulin de la Galette, en haut de la rue Lepic, Paul et Adrien n'entendent pas bouger d'un pouce. "On est aux deux tiers de la pente, c'est dans cette partie là qu'ils vont attaquer pour faire la différence", analyse Adrien, 24 ans.
- "Plus de suspense" -
"C'est top! Il y a plus de suspense que sur les Champs-Élysées où tout le monde va très vite", s'enthousiasme Valérie Wiart, 52 ans, venue de Lille, où elle a assisté au départ du Tour.
"On voit les coureurs de plus près quand ils grimpent", abonde Cheryl Miller, une belge de 59 ans qui vit à Washington. Comme elle, de très nombreux touristes se sont déplacés exprès pour la course, une occasion aussi de visiter la capitale.
"C'est la première fois qu'on vient à Paris et qu'on voit le Tour de France. On est très excités, l'ambiance est géniale !", disent de concert Erika et son neveu Timon, venus de Hongrie.
Guy et Annie Florentin, un couple de retraités troyens, n'avaient eux pas mis les pieds à Paris depuis 30 ans. Et jamais vu Montmartre, dont ils ont voulu découvrir les coins pittoresques, comme le cimetière de Saint-Vincent où repose Michou -figure de la nuit parisienne disparue en 2020-, avant de plonger dans la foule.
Ils se disent "un peu gênés" par les performances de Tadej Pogacar, en passe de décrocher une quatrième victoire finale dans le Tour de France. "Il est bon en tout, en sprint, montagne, en contre la montre... Peut-être qu'il ne se dope pas mais j'ai des doutes", confie Guy, ancien réparateur de vélo et grand fan du Tour.
Kevin Parent pense au contraire que le Slovène "apporte un vent de fraîcheur" à la course. "Je ne crois pas qu'il soit dopé. Et puis si on commence à se remémorer les mauvaises époques du dopage, on arrête de vibrer".
X.Vanek--TPP