The Prague Post - L'IA, nouvel outil de désinformation dans la campagne présidentielle camerounaise

EUR -
AED 4.26686
AFN 77.479286
ALL 96.72917
AMD 442.46749
ANG 2.080161
AOA 1065.407223
ARS 1651.559431
AUD 1.780324
AWG 2.091311
AZN 1.97974
BAM 1.954773
BBD 2.329576
BDT 140.855982
BGN 1.954773
BHD 0.436071
BIF 3438.892916
BMD 1.161839
BND 1.501711
BOB 8.009791
BRL 6.4194
BSD 1.156592
BTN 102.549112
BWP 16.419372
BYN 3.936132
BYR 22772.053647
BZD 2.326178
CAD 1.628609
CDF 2759.369166
CHF 0.928619
CLF 0.02828
CLP 1109.406116
CNY 8.266198
CNH 8.305357
COP 4495.137876
CRC 581.494434
CUC 1.161839
CUP 30.788746
CVE 110.207088
CZK 24.313355
DJF 205.96177
DKK 7.464591
DOP 72.931676
DZD 150.536895
EGP 55.013091
ERN 17.427592
ETB 170.500205
FJD 2.646032
FKP 0.870942
GBP 0.870129
GEL 3.149039
GGP 0.870942
GHS 14.168555
GIP 0.870942
GMD 83.652855
GNF 10031.728486
GTQ 8.862343
GYD 241.982842
HKD 9.042005
HNL 30.373039
HRK 7.532559
HTG 151.510384
HUF 392.719215
IDR 19291.879693
ILS 3.836209
IMP 0.870942
INR 103.121972
IQD 1515.203784
IRR 48869.877216
ISK 141.582206
JEP 0.870942
JMD 185.992264
JOD 0.82379
JPY 175.664365
KES 149.371508
KGS 101.603308
KHR 4655.55358
KMF 493.782182
KPW 1045.668009
KRW 1660.908062
KWD 0.356035
KYD 0.963893
KZT 622.592837
LAK 25092.814124
LBP 103575.772574
LKR 350.036062
LRD 211.089076
LSL 19.939622
LTL 3.43061
LVL 0.702786
LYD 6.290694
MAD 10.59883
MDL 19.63968
MGA 5197.268918
MKD 61.592634
MMK 2438.950106
MNT 4178.855697
MOP 9.271228
MRU 46.369633
MUR 52.852517
MVR 17.788202
MWK 2005.746012
MXN 21.614804
MYR 4.908817
MZN 74.245875
NAD 19.939622
NGN 1700.124026
NIO 42.567631
NOK 11.753604
NPR 164.078779
NZD 2.030904
OMR 0.444756
PAB 1.156592
PEN 3.966716
PGK 4.930409
PHP 67.764332
PKR 327.56527
PLN 4.263196
PYG 8115.73531
QAR 4.227279
RON 5.094322
RSD 117.108461
RUB 93.850683
RWF 1678.218123
SAR 4.34472
SBD 9.562568
SCR 17.182171
SDG 698.850713
SEK 11.045637
SGD 1.507956
SHP 0.913023
SLE 26.958936
SLL 24363.197061
SOS 661.052627
SRD 45.23394
STD 24047.731321
STN 24.487132
SVC 10.120682
SYP 15106.487518
SZL 19.931526
THB 37.963149
TJS 10.704575
TMT 4.066438
TND 3.40591
TOP 2.721149
TRY 48.593035
TTD 7.857871
TWD 35.692294
TZS 2839.707779
UAH 48.16469
UGX 3964.916499
USD 1.161839
UYU 46.325657
UZS 14022.63133
VES 224.302448
VND 30602.851687
VUV 141.593481
WST 3.2318
XAF 655.612486
XAG 0.023234
XAU 0.00029
XCD 3.13993
XCG 2.084505
XDR 0.815372
XOF 655.612486
XPF 119.331742
YER 277.621964
ZAR 20.333822
ZMK 10457.953618
ZMW 26.168249
ZWL 374.111836
  • AEX

    -17.9200

    940.46

    -1.87%

  • BEL20

    -38.1900

    4921.29

    -0.77%

  • PX1

    -123.0300

    7918

    -1.53%

  • ISEQ

    -152.6800

    11591.82

    -1.3%

  • OSEBX

    -2.3100

    1650.86

    -0.14%

  • PSI20

    -60.0800

    8169.87

    -0.73%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -54.1000

    3866.5

    -1.38%

  • N150

    -57.2800

    3686.81

    -1.53%

L'IA, nouvel outil de désinformation dans la campagne présidentielle camerounaise
L'IA, nouvel outil de désinformation dans la campagne présidentielle camerounaise / Photo: MARCO LONGARI - AFP

L'IA, nouvel outil de désinformation dans la campagne présidentielle camerounaise

Une photo de foule lors du meeting d'un candidat, où les mêmes visages ont été grossièrement dupliqués: c’est l'une des fausses images générées par intelligence artificielle (IA) que certains partis politiques utilisent pour tenter d'influencer le cours de l'élection présidentielle camerounaise.

Taille du texte:

Dimanche, huit millions de Camerounais se rendront aux urnes pour élire leur prochain président. Un scrutin où Paul Biya, 92 ans dont 43 au pouvoir, part une fois de plus grand favori, et où les 11 autres candidats rivalisent de créativité pour exister. Au point pour certains partis de verser dans la désinformation.

C’est le cas, selon la journaliste camerounaise Annie Payep, du parti d’opposition historique, le Social Democratic Front (SDF). Elle assure que son directeur de campagne lui a envoyé début octobre via WhatsApp, comme à son habitude, plusieurs clichés de son candidat Joshua Osih, devant une large foule lors d'un meeting à Yagoua (nord).

"Mais j’ai trouvé les images bizarres", raconte-t-elle à l’AFP. "Choquée", elle comprend rapidement que les clichés ont été modifiés par IA. Tous les indices concordent, constate l'AFP: les mêmes têtes dupliquées à plusieurs reprises, des incohérences visuelles typiques de l’IA et même le logo de Gemini, l’assistant IA de Google.

Un autre parti, le Mouvement patriotique pour la prospérité du peuple (MP3), s’est attiré les foudres des internautes après avoir diffusé sur X une image générée par IA de son candidat Hiram Iyodi prenant un bain de foule dans un marché.

Même la vidéo de campagne du président Biya contient visiblement des images générées par IA, et a à ce titre été raillée sur les réseaux sociaux.

- Utilisation artisanale -

L'essor de l'IA générative a amplifié les pratiques de désinformation autour des élections. En 2024, 80% des pays organisant des élections ont vu ces scrutins perturbés par des incidents liés à cet outil, selon une étude de l'International Panel on the Information Environment (IPIE).

Avec un nouveau "tournant" récent, note Destiny Tchehouali, professeur en communication à l’Université du Québec à Montréal (Canada) et spécialiste de l'IA: cette "désinformation intentionnelle" est désormais directement utilisée par "les équipes de campagne officielles", et non plus juste "de manière marginale" par certains militants ou autres individus.

Des fausses photos sont publiées pour donner l'impression qu'il y a une forte mobilisation, car "les images de liesse populaire peuvent induire l’adhésion du citoyen vers des candidats incarnant une forme de vitalité", explique le politologue Fred Eboko.

Elles ciblent "souvent l'électorat encore indécis", confirme Destiny Tchehouali. Ces images de foules "disproportionnées" permettent également aux partis d'occuper la sphère médiatique à moindre coût et de "montrer qu'ils sont crédibles", souligne-t-il.

Mais les internautes ne sont pas dupes, surtout le vaste électorat que constituent les jeunes, plus à l'aise avec l'IA: ces contenus grossièrement modifiés ont rapidement été raillés sur les réseaux sociaux.

Ces images très artisanales contribuent en effet à "discréditer" les candidats concernés, estime le politologue camerounais Moussa Njoya, mais participent aussi à semer le doute sur d'autres contenus, dénués pourtant de trace flagrante d'IA.

- "Vide juridique" -

Face au tollé en ligne, le SDF a démenti dans un communiqué avoir envoyé puis supprimé quelques heures plus tard des photos truquées sur WhatsApp, dénonçant des "manœuvres" de ses "détracteurs" pour "salir l'image" de leur candidat. Mais deux autres personnes interrogées par l’AFP livrent le même récit que Mme Payep, captures d'écran à l'appui.

A l'inverse, la porte-parole de Hiram Iyodi qui avait posté la photo générée par IA n'a pas nié les faits, affirmant au contraire sur X qu'elle n'allait "pas s’excuser de vivre dans son temps".

Cette tendance est "inquiétante" à terme pour la vie politique et la "confiance citoyenne", surtout quand le niveau de maîtrise des outils IA s'améliorera, estime Destiny Tchehouali.

Difficile pourtant de lutter contre cette désinformation, note-t-il: s'il existe par exemple au Cameroun des lois pour punir les contenus manipulés qui relèveraient du discours haineux, elles sont en réalité très peu appliquées "faute de moyens pour remonter jusqu'à la source".

Quant à sanctionner les images IA qui se contenteraient d'embellir largement la réalité et de gonfler la visibilité d'un candidat, "il y a un vide juridique", regrette-il, appelant les autorités indépendantes chargée des élections à "prendre dès maintenant des mesures concrètes".

A.Slezak--TPP